Première ville française du XXème à bénéficier en 1995 d’une zone de protection (ZPPAUP) pour un patrimoine moderne, la Ville du Havre s’inscrit dans un héritage architectural résolument contemporain, qui s’est poursuivi au-delà de la période de la reconstruction.
Architectures contemporaines
Le Muma : Ancré face à la mer, ce bâtiment de Guy LAGNEAU est un cube de verre minimaliste, supporté par une discrète structure métallique et abrité de la lumière par un paralum en lames d’aluminium dessiné par Jean Prouvé. L’intérieur, conçu pour être totalement modulable, abrite la première maison de la culture inaugurée en 1961 par le ministre André Malraux. Le bâtiment devient un musée des beaux-arts dès 1967.
La passerelle de Gillet : Surplombant le bassin du Commerce, et réalisée en 1969, elle offre sa silhouette au regard des promeneurs et compose avec le Volcan et Saint Joseph en arrière-plan l’une des plus connue image de la ville.
La résidence de France : Construite en 1969 sur la zone des anciens chantiers Augustin Normand par l’architecte parisien Georges Candilis assisté de l’architecte havrais Jacques Lamy.
Espace Oscar Niemeyer : Conçu par l’architecte Oscar Niemeyer en 1972 et achevé dix ans plus tard, le Volcan complète tardivement la reconstruction de la ville et offre un tout autre portrait du Mouvement Moderne. La technique des coques en voile de béton permet ainsi d’offrir un espace de déambulation en trois dimensions parmi des formes « légères et sensuelles » ancrées en contrebas dans un forum auquel on accède par des jeux de rampes.
Sur un périmètre plus large, en périphérie de la ville reconstruite, des architectes reconnus ont réalisés des œuvres intéressantes et qui inscrivent le Havre dans cette continuité :
- Les Bains des Docks par Jean Nouvel,
- les Docks Vauban par Bernard Reichen,
- le Novotel par Jean-Paul Viguier,
- la CCI du Havre par Phine et René Dottelonde à qui l’on doit aussi la bibliothèque universitaire.
- Sciences Po par Christian Hauvette
- École Nationale Supérieure Maritime par l'agence AIA
AVAP (Aire de mise en valeur de l’architecture et du patrimoine)
La loi française obligeant la transformation des ZPPAUP (zone de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager) en AVAP (Aire de mise en valeur de l’architecture et du patrimoine) a permis d’intégrer des problématiques nouvelles dans la perception et l’évolution de ce territoire d’exception
La future AVAP ouvrira la réflexion à d’autres thématiques dans la logique d’une part de l’inscription sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO et d’autre part des objectifs du Grenelle 2, à savoir :
- La connaissance et la préservation des filiations architecturales qui ont suivi le classicisme structurel, caractéristique de la reconstruction de la ville du Havre, proprement dit et qui ont su apporter des solutions architecturales en continuité et innovantes,
- La prise en compte du rapport au grand paysage et la meilleure compréhension des composantes du paysage urbain, valeur intéressant l’Unesco
- Le traitement des espaces extérieurs, dans une ville où les vides et les pleins constituent la singularité du paysage
- La prise en compte de l’aspect environnemental en termes de biodiversité, densité et économie de foncier, exploitation des énergies renouvelables et amélioration des enveloppes des bâtiments, ... Cette nouvelle approche du patrimoine nous amène à revisiter les grands principes de la Reconstruction à l’aune du développement durable et de ses enjeux.
Pour accompagner cette démarche, une étude paysagère complémentaire a été réalisée dans le cadre des études d’élaboration de l’AVAP. Elle apporte une connaissance complémentaire sur la perception de la ville et de son paysage.
Rendez-vous en 2016 pour suivre la future AVAP