Loin du confort moderne des grands projets de la reconstruction, les logements destinés aux sinistrés offrent le strict minimum suivant une approche méconnue dans l’histoire de l’architecture instiguée par l’ingénierie militaire entre 1914 et 1918.
Des baraques en planches
En 1944, la conception initiale de l’abri pour soldat évolue en s’associant au confort de la maison individuelle. Les Etats-Unis et le Royaume Uni réorientent leur industrie de guerre au bénéfice d’une production importante de maisons préfabriquées.
En France, cette conception de l’habitat est peu développée, faute de main d’œuvre et de matériaux suffisants. Après quelques tentatives présentées à titre expérimental, le gouvernement écarte la possibilité de produire des habitations individuelles sur une échelle industrielle. Les sinistrés se retrouvent donc dans les baraques en planches, diffusées par le Ministère de la reconstruction et de l’urbanisme (M.R.U.). Quelques chanceux ont accès aux maisons préfabriquées importées des Etats-Unis, de Suède ou d’ailleurs.
Le provisoire dure dix à quinze ans
Il faut souvent se contenter de solutions précaires en attendant la reconstruction définitive : cette attente dure en moyenne dix à quinze ans, parfois plus longtemps. Aujourd’hui encore, d’importantes traces subsistent dans l’agglomération havraise et offrent un étonnant échantillon d’exemples internationaux : baraques françaises, chalets suédois, finlandais, autrichiens, canadiens ou maisons qui constituent un patrimoine du provisoire devenu permanent grâce aux bricolages inventifs de ses habitants. Loin du confort moderne des projets de reconstruction, les logements destinés aux sinistrés s’appuient sur les modèles d’abris militaires impulsés pendant la Première Guerre mondiale.
En 1944, cette conception initiale évolue grâce aux principes de préfabrication hérités des standards de maisons individuelles américaines et anglaises. Faute de matériaux, de main d’œuvre et malgré quelques tentatives expérimentales, le gouvernement français écarte toute forme de production industrielle de l’habitat individuel.