Au Havre, le béton devient le principal matériau mis en oeuvre pour la reconstruction. Jusqu'alors souvent utilisé en structure, le béton était caché car il n’était pas considéré comme suffisament noble pour être exposé. A contrario, Auguste Perret voit en celui-ci un matériau d’avenir pour la construction développant le concept de l’ordre du béton armé.
« Le béton trouve au Havre ses lettres de noblesse, employé sans fard selon des modes de mise en œuvre très élaborés, permettant de révéler l’esthétisme du classicisme structurel »
Dès le début, Auguste PERRET propose l’utilisation du béton armé, matériau contemporain qu’il s’attache par ailleurs à promouvoir depuis le début du siècle (Immeuble rue Franklin à Paris 1903, Théâtre des Champs Elysées 1913, église Notre Dame du Raincy 1923). Pour l’architecte, Il s’agissait de mettre en avant la structure d’un bâtiment, comme mettre à nue son essence, sa nature.
Le parti pris d’une ville résolument moderne est donc ici poursuivi par l’emploi d’un matériau d’avenir qui offre des caractéristiques techniques et économiques très intéressantes.
Le béton bouchardé artisanalement, le béton gravillonné, le béton brut de décoffrage les bétons teintés dans la masse, les bétons fraisés et les claustras de béton font certainement la renommée du secteur auprès des professionnels du matériau. Ils confèrent au centre reconstruit des couleurs et des effets de matières très riches jouant avec la lumière de l'Estuaire.
La forme d’un édifice en béton est indissociable de son coffrage constitué de planches rectilignes. De même, que le temple antique est issu du temple primitif en bois, l’édifice en béton repose sur l’utilisation du bois, ce qui entraîne une similitude formelle entre les deux architecture. Pour assurer la pérennité de la poésie architecturale, le béton cosntitue le matériau idéal car loin de se dégrader, il durcit avec le temps.
« Mon béton est plus beau que la pierre. Je le travaille, je le cisèle […], j'en fais une matière qui dépasse en beauté les revêtements les plus précieux » Auguste Perret